Autisme : un robot au service des ados

Ils ne communiquaient pas ou mal. En six mois, leurs progrès ont été spectaculaires. En apprenant à se servir du robot Nao®, six adolescents nantais souffrant de troubles autistiques (ou autisme) ont considérablement amélioré leur capacité à s’exprimer ainsi que leur qualité de vie au quotidien. Tous les résultats de cette expérience inédite seront présentés ce samedi 10 octobre 2015 lors d’une conférence à Nantes.

Nao® est un petit robot bien connu du grand public. Ses capacités à bouger, s’exprimer, danser, voire à faire passer des émotions, lui confèrent un aspect très attachant. “Il a un effet extraordinaire sur la population classique. Nous avons constaté que les gens font un transfert sur lui. On lui attribue des pensées, une âme. On l’adopte très rapidement”, explique Sophie Sakka, chercheur au sein de l’Institut de Recherche en Communications et Cybernétique de l’École Centrale de Nantes (IRCYYN) et présidente de l’association Robots!*.

D’un partenariat entre cette association, le centre artistique Stereolux et le CHU de Nantes, est née l’idée d’expérimenter l’appropriation du robot par six adolescents autistes suivis régulièrement par le CHU et souffrant de sévères troubles de la communication. Un projet mené pendant six mois et dont les résultats ont dépassé les espérances des professionnels de santé.

"Le résultat a été inespéré sur eux, phénoménal. On a constaté une évolution de séance en séance sur leur capacité à communiquer. "

Sophie SakkaChercheur au sein de l'Institut de Recherche en Communications et Cybernétique de l'École Centrale de Nantes

De grands progrès en vingt semaines

Les séances se sont tenues tous les 15 jours.  Les adolescents ont tout d’abord appris à découvrir Nao® et les possibilités qu’il offre – le faire parler, se déplacer… – puis ont réussi à le programmer par eux-mêmes pour l’amener à s’exprimer. “Le résultat a été inespéré sur eux, phénoménal. On a constaté une évolution de séance en séance sur leur capacité à communiquer. Au bout de six mois, on avait affaire à des adolescents qui ne hurlaient plus pour se faire entendre, se concentraient mieux et qui réussissaient à communiquer entre eux”, s’enthousiasme Sophie Sakka.

Les infirmiers de CHU de Nantes qui suivent ces enfants depuis des années sont également agréablement surpris par ce résultat. “Cela a fonctionné sur eux grâce au phénomène de transfert. Le robot est devenu leur extension, il parle à leur place. Tout le monde le regarde quand il s’exprime, et pas la personne qui le manipule. Ils sont donc ‘cachés’ derrière et peuvent alors exprimer des choses qu’ils n’oseraient pas dire. Ils se sentent en sécurité”.

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  • Lire un autre article rédigé pour le site allodocteurs.fr (le magazine de la sante, France 5)