Trois litres d’eau par personne et par jour. Trois litres seulement pour se laver le corps, les cheveux et les dents, boire, cuisiner… C’est à cette stricte contrainte que sont astreints les astronautes au sein de la Station Spatiale Internationale (ISS). Une eau perpétuellement recyclée, qui doit en permanence être surveillée, voire décontaminée. Une problématique à laquelle la société GL Biocontrol s’attaque actuellement. Intégrée au sein du consortium Biowyse, elle a 3 ans pour fournir une machine «on-line», permettant l’analyse automatisée des bactéries dans l’eau et adaptée à l’habitat spatial.

Gravité, espace restreint, poids limité… du fait de contraintes très spécifiques et du risque de contamination, la présence d’eau au sein de l’ISS est limitée au strict minimum. La société GL Biocontrol, basée à Montpellier, spécialisée en gestion des risques microbiologiques dans les eaux, est depuis quelques mois confrontée à l’étude approfondie de cette problématique. «Nous avons été contactés fin 2014 par une filiale du groupe Thales, Thales Alenia Space, retrace Nicolas Fabre, dirigeant technique de GL Biocontrol. Ils étaient intéressés par la technologie manuelle que nous avons développée pour contrôler la qualité microbiologique des eaux : l’ATP-métrie quantitative. Mais nous ignorions dans quel cadre».

Focus sur l’ATP-métrie quantitative
Cette technique, mise au point par la société en 2009, permet de quantifier le nombre de bactéries dans les eaux. Elle est aujourd’hui la plus simple et la plus rapide sur le marché. «Au départ, l’ATP-métrie quantitative était une mesure utilisée en laboratoire. Nous l’avons simplifiée et adaptée au terrain, détaille Clément Faye, ingénieur de recherches. Le kit que nous vendons a plusieurs avantages : il est facile à utiliser, l’obtention du résultat est très rapide, -soit environ 2 minutes-, et permet de descendre très bas en seuil de détection. C’est probablement le produit le plus sensible du marché.»

À la conquête de l’espace
Des arguments qui ont retenu l’attention du groupe Thales. Alors à la recherche de partenaires industriels pour répondre un appel à projet lancé par la commission européenne dans le cadre d’Horizon
2020, Thales Alenia Space leur a alors proposé de se joindre à leur consortium, «Biowyse». «Le thème de l’appel à projet était «Comment gérer le niveau de contamination de l’air, de l’eau et des surfaces dans la Station Spatiale Internationale». Ils attendaient de nous une automatisation de notre méthode d’ATP-métrie, et qu’elle puisse, à terme, être adaptée à l’habitat spatial».

" Une automatisation de notre méthode d'ATP-métrie, qui sera, à terme, adaptée à l'habitat spatial"

Clément FayeIngénieur